24 nov. 2009

Trompe l'oeil

Perchée sur mon arbre, j'attendais,
2 gosses, un mari, un boulot... parfait
mais quand même mon ventre qui dormait
s'est réveillé quand j'ai compris que tu étais revenu

toi, l'enfance trop grande,
la mienne trop étroite
nos différences,
nos maladresses,
nos envies de danses
et de tendresses,

j'ai tout pigé
j'ai baissé les yeux,
baissé les bras,
mais cette danse
trop longue pour moi
j'ai perdu du souffle,
j'ai perdu le gout



Samedi happy, je roule vers un nouveau décor, adieu ma banlieue pourrie pour une banlieue fleurie…
J'arrive chez mes amis…
Mon cul sur un transat ensoleillé, un verre de rosé (comme mes joues) à la main, je plane…
Juste au dessus de ma tête le soleil brille et claque sur mes bras…
J'entretiens mon régime à coup de p'tits fours et de chip's tortillas… miam… la cellulite est futile quand le moment est essentiel…


Les voix des enfants résonnent autour de nous,
j'ai bien envie de fermer les yeux et de me laisser bercer… mais je ne peux pas, je ne veux pas (et je reste plantée là)… je suis en pleine conversation intéressante avec ma copine qui me fait part des derniers ragots de sa boite que j'ai bien connu,
je me délecte de tout ça comme ce petit vin qui me fait déjà tourner la tête…

ahhhh que je suis bien… putain d'instant que je veux figer d'un coup de baguette magique… Happy Potter qu'est ce que tu branles ?

Ma copine s'absente quelques instants, elle est sure qu'elle ne veut pas d'aide alors j'en profite pour m'allonger d'abord du coté du soleil… qui brule… puis du côté des enfants… qui hurlent..
Moi les regarder jouer…
Moi les regarder se disputer…
la balançoire…
Le dernier transat…
L'unique ballon…
puis leur amitié…
les filles s'en vont en courant, elles laissent mon fils tout seul sur le bord du jardin
Il est tout seul mon p'tit loulou, seul
les bras croisés contre son torse, les sourcils fronçés, et le menton dans son cou,
nul doute qu'il boude,
Je l'appelle,
il me jette à peine un regard, un regard noir,
Je lui tends les bras,
il les refuse, je suis une femelle moi aussi, comme ses camarades de jeu qui viennent de le lacher… je ne mérite rien d'autres que son regard désaprobateur…
tant pis, j'm'en fous, je me contente de le regarder
je le trouve tellement beau que je peux pas être objective,
j'ai les yeux d'une mère, il a les yeux de mon fils,
Gros plan sur son visage fermé, ses cils courbés sur ces iris noirs,
un p'tit nez parfait malgré une cicatrice de varicelle,
une minuscule balafre, une imperfection parfaite,
sa bouche charnue,
sa peau si blanche malgré son métissage,
ses cheveux épaix, doux à l'odeur de lui,

En colère donc, mon loulou s'est allongé… peu à peu il oublie la raison de son horizontalité,
il se déplie doucement au contact de l'herbe,
les bras en croix il regarde le ciel…
il sourit comme un enfant de 5 ans,
il sourit au soleil,
puis il tente des galipettes,
il lui manque l'élan,
il se retourne vers moi,
et m'appelle,
je fais l'ennuyée
mais mes jambes vont bien trop vite,
Nous jouons ensemble,
tout les deux dans cette herbe si verte,
un éclair de génie, je me souviens du bullier dans mon sac,
le bullier,
vous savez le truc à faire des bulles, le bullier quoi…
je le sors, je deviens son héroïne…
je le laisse buller,
j'en fais de même dans mon transat,
les filles sont pas loin de moi à se coiffer,
mon fils assis qui fais des ronds dans l'air jaune
j'ai sorti l'appareil photo,
j'ai clic clac,
et emprisonné cet instant pour l'éternité
et parce que ce moment m'a ému
parce qu'à un moment le vin aidant, les larmes sont montées,
accrochées à mes paupières comme les bulles du bullier de mon loulou,
j'ai sorti deux papiers,
un pour essuyer mes yeux,
l'autre pour noircir des mots…

23 nov. 2009

Black boy


Le plus souvent, le matin c'est le quotidien,des choses immuables ou casi…
 

Puis d'autres, plus violents vous rattrapent par le colebac et vous emporte dans un tourbillon vicieux…


Ce matin est un peu particulier, pas vraiment ordinaire dans la forme, dans le fond si, j'accompagne juste ma fille au centre de loisirs de mon boulot… Comme déjà plusieurs matins… Ce n'est pas la routine habituelle mais rien qui ne mérite autant de lignes si je ne l'avais pas croisé… lui…
Lui c'est un p'tit bonhomme qui, à la louche, doit avoir 6/7 ans… Il est seul, tout en jean alors qu'on sait qu'il va faire 30°, avec son p'tit sac à dos sur les épaules et une énorme bosse sur le front…  saignante la bosse. Il avance vers moi et à un moment il arrive à ma hauteur… Forcément mon regard s'arrête sur lui et je fais un blocage… Trop long pour parler, trop tard pour réagir, le mome me dépasse et prends 10 mètres d'avance…  Quand je retrouve l'usage de mon cerveau, je dis à ma fille de m'attendre et je file le rejoindre pour lui faire subir un interrogatoir en règle… Je lui demande s'il va bien, ou est ce qu'il va et surtout je prends des nouvelles de sa bosse... 
Il réponds de sa petite voix à toutes mes questions… Il est seul, il va au centre de loisirs, tout va bien, il s'est juste cogné…
Moi je vais pas bien mais je le laisse partir, je suis très en retard.
J'accompagne ma fille au centre.
J'arrive à mon taf.

Je m'en veux.
J'ai laissé partir ce mome trop petit à mon gout pour se faire le km qui le sépare du centre. Et cette bosse ? que lui ai t'il vraiment arrivé ?… Un énorme oeuf sur le front qui saigne en plus malgré la couche de gras qu'on lui a étalé dessus. Beurk !


Alors je retrouve le numéro de téléphone du centre de loisirs qui met trois plombes à me répondre sans doute parce que le petit a fait un malaise en arrivant et qu'il est en train de mourir dans les bras d'un animateur… On va rechercher la personne qui l'a arrêté sur son chemin et l'a retardé de quelques minutes. Sans son intervention le petit serait toujours en vie… L'animateur me dit que personne ne corresponds à la description que je lui fait, qu'il est désolé. Gloup's… Carrément quand je raccroche, je vais pas bien, c'est rien de le dire… Je suis en mode angoisse… Je culpabilise un max… Mes collègues auront bon me dire que je dois rester cool, qu'au moins moi je me suis arrêtée, ce que personne d'autre n'a fait, rien à foutre, j'ai le trouillomètre à zéro moins le quart. Je suis tellement mal que je suis incapable de faire le n° des flics… j'appelle le samu, puis les pompiers, j'arrive plus à me concentrer. Je dois faire des recherches sur internet pour retrouver le numéro et comme cela me fait perdre du temps, je me décide à rappeler le centre. Qui me confirme que le petit est arrivé, ouf… Et m'explique que ce mome vient tous les jours tout seul, qu'il est très intelligent, et que la bosse apparemment c'est à cause de ses parents… gloup's II.
Quand je raccroche, un peu soulagée de le savoir en vie… beaucoup malheureuse de ne pas être sa mère...
 je pleure… Je m'effondre en larmes.




Regarder la nuit ; écouter la pluie

C'était hier matin,

Je dormais,
le radio réveil étranger à mes rêves
ce n'est pas lui qui me fais ouvrir les yeux
nan, c'est l'instinct,
j'ai ressenti... je me suis levée sur la pointe des pieds et j'ai vu...
... j'ai vu de la lumière dans la chambre de ma fille,

Toujours sur la pointe des pieds, je me lève en direction de son nid, elle est là sur son lit, elle lis ma pépette...
Il est très tôt, trop tôt, à peine 6 heures et elle est en vacances,
et moi j'ai 1/2 heure d'avance sur l'heure de mon lever,

Je suis donc devant ma fille,
qui me regarde surprise,
Je lui dis de me suivre,
Elle se jète hors du lit,

"non sans chaussons ma chérie", "non pas dans le salon" quand je vois qu'elle en prends la direction,
Je l'emmène dans ma chambre, je lui montre mon lit
ou je me glisse,
Je dis à ma fille de me rejoindre,
Elle fait non avec la tête, elle veut pas se recoucher,
Elle pensait allumer la télé et déjeuner, commencer sa journée,
c'était sans compter sur la pluie, cette pluie que je VEUX lui faire écouter,
J'insiste, je lui dis de venir, de me tenir la main,
et celle de son père, amorphe, qui dors
et d'écouter, juste écouter,

Chuuuuttttt ma chérie,
Chuttttt...

le son de la pluie sur les fenêtres,
le chant des arbres mouillés qui bougent en suivant la mélodie du vent
Ecoutes ma puce, écoutes
Savoures ce moment
ou nous sommes à l'abri, laisses toi porter, et emporter...

D'abord réticente, je l'entends écouter...
Dehors, ça tremble, ça flotte, ça tambourine...

Ensemble nous partageons ce moment
et j'en suis contente, ravie,
c'est pour cela que je l'écris ici,

Elle est grande c'est vrai ma pépette, à 10 ans on fuit les parents... Mais c'est sans compter sur moi qui ne veux pas rompre contact, je ne veux pas avoir honte, ni peur de mes envies de poésie... Je les accepte, et tant pis si cela passe par de la mièvrerie...

Je ne veux pas m'écarter plus qu'il ne le faut de ma fille, je ne veux pas de bises envolées à l'arrachée, forcée par tradition,
je veux que spontanément elle veuille sentir mon parfum,
me faire un calin,
me prendre la main,

Je fais tout pour cela
et ce matin en écoutant la pluie,
toutes les deux seule au monde
Je crois que j'ai réussi,
Nous avons discuté, chuchotées plutôt,
de l'école, de la vie, de la pluie,
Nous avons même réveillé son père,
Qui nous a dit "mais qu'est ce que vous faites bordel ?"
Nous : "on écoute la pluie, t'as envie ?"

Il manquait juste mon loulou dans son pyjama bleu, seul dans sa piaule
Mais ce n'est que partie remise, il a sa place, aussi près de moi, dans mes bras..




15 nov. 2009

Bijoux Alice Hubert et Locher's

Monsieur,
Je suis assise sur un morceau d'herbe, une petite colline sur ma ville, je regarde le ciel, je croise les oiseaux qui ne me regarde pas,
je respire toute cette vie qui m'entoure ; j'écoute les enfants qui ne pensent pas à grandir en courant à droite, à gauche… vers moi…
Je suis bien…

Puis cet homme sort, rentre du boulot, une p'tite gamine lève la tête, l'aperçois et le rejoint en courant, elle hurle “papa papa” et saute dans ses bras,
et me voila qui pense à toi,
Combien de fois ai-je révé t'appeler alors que tu marcherais tranquillement sur ton bout de trottoir
combien de fois ai je révé que tu te retournes à m'entendre
que tu me souris, que tu m'attendes
que tu me claques un baiser
que tu me prennes par la taille
que l'on marche dans la ville
que l'on parle
que tu me demandes comment l'école c'était,
que je te taises mes secret
et t'avoue mes belles notes
que tu me félicites
ou que tu t'en foutes,
mais au moins que tu sois la…
tant pis pour toi, tu ne me connais pas
tant pis pour moi, je rêve de toi
Je tourne la tête, je regarde la fillette,
qui la main dans celle de son père
m'appelle pour rentrer
mon fils est là aussi
nous sommes au complet,

Fin


Tiens ce matin j'ai envie de vous parler des bijoux de Alice Hubert, un coup de coeur parmi tant d'autres...
Mon premier coup d'oeil surpris et amusé fut pour ce collier entraperçu autour du coup d'une célèbre actrice...


 Sur chaque médaille, une injure ou une réalité du style, baiseuse, séductrice, effrontée, chieuse...

J'aime aussi cette bague talisman... si colorée... existe aussi en collier...




le site d'Alice Hubert : http://www.alicehubert.com/
En cliquant ici vous trouverez une partie de la collec' Alice Hubert


Il y a aussi la collection locher's dans un autre style mais tout aussi provocant...

14 nov. 2009

Sophie Griotto












Sophie Griotto est née en 1975 et a un coup de poignet que j'admire... J'aime toutes ses oeuvres lumineuses et modernes... Sophie Griotto ne peins pas les hommes, seulement leurs femmes, des femmes indépendantes...

J'ai eu la chance de la rencontrer au BHV rivoli il y a quelques mois, en plus d'être talentueuse, elle est sympa...

Son site


Son blog (un peu à l'abandon malheureusement...)





12 nov. 2009

Ce matin...

Il me faut peu de choses ce matin pour aimer la vie, me redonner l'envie de la croquer… peu de choses… deux trois rien… Juste ces quelques rayons de soleils froids et ce ciel bleu comme les yeux que je n'ai pas… ça me suffit ! Aussitôt mes épaules se relèvent, mon pas est plus léger, mes lèvres veulent siffler… Le printemps carresse ma peau parce que, bien sur, j'ai relevé mes manches… et je me dis en me dirigeant vers le métro ”p'tain, je kiffe !”… Ouaip c'est ça, j'te kiffe le soleil, j'te kiffe ce matin, j'te kiffe morceau de trottoir… C'est d'humeur plus que chaleureuse que je me dirige vers mon jobalacon, et que je franchis mon bureau, que je lève les stores, accroche mon sourire à 4000 watts qui fait bronzer n'importe quel trou du cul pas content, prête à en découdre, remplie de bonne volonté jusqu'à au moins, au moins le cou (inutile de se noyer dans la bonne volonté et de souffir inutilement)… J'avais oublié que, fonction publique oblige, cette semaine 3 personnes en congés au même moment et une longue absence maladie… J'avais oublié que du coup, les toqueurs à ma porte viennent pas pour mes beaux yeux trop maquillés (nan mais qu'est ce qui m'a pris ce matin, je ressemble à un panda…) mais pour me demander des trucs trop trop cools… du genre brancher un video projecteur (j'ché pas faire), faire des photocopies en 400 000 exemplaires pour hier matin (j'ai pas envie de faire…) ou me transforme en plannig géant “c'est par ou la salle 156 ?” “vous savez ou se trouve Mme Duchmolle ?”… Bref des trucs hypers enrichissants intellectuellement… bon, j'm'énerve pas il fait beau, la vie est belle… bon, j'm'énerve pas il fait beau, la vie est belle… bon, j'm'énerve pas il fait beau, la vie est belle… bon, j'm'énerve pas il fait beau, la vie est belle… (ouaip en boucle, merci les ctrl C, ctrl V)..




Voila mon état d'esprit à 10h08… à 10h09, comme toute fonctionnaire qui se respecte, je compte les jours qui me séparent de ma retraite… (nann j'déconneeeeeeeeeeeee)


Pour mettre un peu de couleur à ce billet qui se veut coloré comme un matin de printemps, une p'tite photo castelbajac... j'ai révé de cette nappe pendant longtemps...

 

Inauguration

Nous avons tous en nous un petit garçon qui nous regarde,
une petite fille qui nous observe,
celui ou celle que nous avons laissé grandir, que nous avons étouffer, baillonner,
nous avons fait semblant, nous lui avons fait croire que nous savions,
un jour son visage réapparait, son doigt accusateur nous rappelle
nos erreurs, nos mensonges,
Ma petite fille n'as pas 10 ans,
elle est là, devant moi, assise sur ce trottoir,
elle me regarde,
elle me regarde,
j'ai beau lui sourire,
son visage est de glace,
j'ai beau lui expliquer,
son regard me déshabille,
elle sait qui je suis,
je ne sais pas quoi lui dire ?
J'ai cru fuir, j'ai cru me sauver,
l'oublier cette petite nénette,
elle reste au fond de ma mémoire,
son regard souvent me rappelle celle que j'ai été,
aujourd'hui, je veux lui tendre la main,
je veux lui peindre un sourire,
sur sa tronche de gosse,
je veux la faire rire,
mais elle n'est pas là,
elle ne m'écoute pas,
j'ai beau m'accroupir,
j'ai beau tenter de l'apprivoiser,
comme le chat du voisin qu'on appelle,
elle est sur ces gardes,
elle connait le risque,
elle y a goutée,
elle a été blessée,
elle a sans doute beaucoup pleurer,


Voila qui je suis, qui je ne suis pas, peu importe,
une petite fille, un petit garçon,
qui a grandi, beaucoup grandi et qui découvre le monde chaque jour…