19 juil. 2016

Toi


Je ne le sais pas encore mais c’est notre première rencontre. Je ne le sais pas encore, tu vas longtemps me manquer. Je vais te te chercher ici et là, je vais user de stratagème pour te rencontrer par hasard, tricher pour ne pas te voir quand je me sentirai trop fragile ; je vais te quitter aussi, une fois, 1000 fois.... Je vais chercher à t’oublier mais je vais réver de toi.

Je n’ai parlé de toi à personne, sauf à mon meilleur ami, un playmobil en plastique que je balade partout comme si c’était toi.

Tu me crois insensible, j’ai un genou à terre.

Tu me crois détachée, je boite de toi.

Je ne dis rien, je ne te demande rien, je te regarde seulement.

J’attends que tu me quittes vraiment, que tu disparaisses pour pleurer encore plus fort et regretter de ne plus te voir.

Je collectionne les photos de toi, celles que je prends partout en t’imaginant dessus.

J’emballe chaque paroles que tu m’adresses,

J’emballe chaque regard que tu me fais,

J’encadre chacun de tes gestes qui s'adresse à moi,

Je collectionne ces moments timides ou je suis face à toi,
Et je me tais.



12 juil. 2016

Carte one -


Comme beaucoup j’ai traversé bien des tempêtes, survécu à bien des naufrages,

Comme beaucoup j’ai souvent colorié de rouge mes genoux écorchés par les nombreuses chutes qu’offre la vie, j’ai marché avec des chaussures trop petites ou trop grandes...

Comme beaucoup, j’ai ravalées des larmes par orgueil, j’ai serré les poings quand le cœur l’était aussi…

Je ne me plains pas, je considère que je m’en suis bien sortie, j’ai amis sincères, des parents qui m’aime (sic) et surtout j’ai la carte one de la Fnac.


Enfin j’avais…

 

La carte One c’est la carte qui te permet d’être prioritaire comme si t’étais enceinte, handicapée ou comme si tu avais fais une saison des anges. Cette carte magique te permet de passer devant tout le monde juste en l'exhibant et te  donne le droit de doubler tout le monde…

Bien sûr que je suis contre sur le principe, j’avais même tapé un scandale lorsqu’un connard me l'avait exhibé sous sous nez lui faisant une moustache à la hitler. J'avais refusé qu'il me double  mettant la caissière dans l'embarras et le mec dans une rage folle. 
Nan, vraiment j’étais contre jurant sur la TETE DE MA MERE que jamais de ma vie je n’accepterais ce genre de privilège… Deux mois après ma mère a perdu la tête en même temps que j'allais profiter de mes nouveaux privilèges...


Attention, ce n'est pas un exercice facile de kiffer cette notoriété et le monopole de la caisse prioritaire... pas facile au départ de sortir ta carte one devant tout le monde, t’hésites, t’as un peu honte surtout quand tu dois doubler la femme enceinte de 8 mois mais bon les règles c’est les rgèles, j’ai la carte, je passe et je t’emmerde, si t’es enceinte tu fais pas de courses nan mais oh (py de toute façon ça sert à rien d’acheter des livres ma pauvre tu pourras plus jamais lire tranquillement)…

Bref, j’étais heureuse, enfin heureuse, il se peut même que quelque fois j'ai sorti ma carte juste pour le plaisir de monter à la populasse que moi monsieur madame j’ai la carte one.

 

Et puis est arrivé hier.

A la caisse, la vendeuse très sympathique mais à la voix désagréable d’aller me faire voir au service SAV pour refaire ma carte... 

Du coup, je poireaute 20 minutes alors que j'ai plus du tout l'habitude, je suis à la limite de crier au scandale parce que moi j'ai carte one j’ai envie de dire, la meuf elle a pas compris à qui elle a affaire.

Je patiente.

Et là, tranquille, sans même préparer, sans rien, on me dit que j’suis plus carte one que j’ai été radié ! RADIE du dispositif carte one car soit disant j’ai pas fait assez d’achat ce qui est entièrement vrai puisque la fnac ils sont quand même plus cher que tout le monde.

Elle finit par me dire qu’il faut avoir dépensé 2000 € dans l’année ou avoir au moins 18 passages en caisse. Là, très fière de moi je lui dit que je suis passée fastoche au moins 15 fois, et elle se rejouit de me répondre que c’est des passages hors livres. Sans déconner ? A la Fnac ? t’achètes quoi à la fnac a part des livres en fait ? une machine à laver peut être ? la connasse me dit « par exemple ». Euh vous êtes darty ? elle me réponds "presque" l’insolente.

Bref, comme je suis radiée, je pars avec un reste de dignité en lui citant sarkosy, la rolex, le fouquets, les privilèges, toussa...
Mais j'ai mal dormi cette nuit...


Ce matin je rappelle au numéro qu’elle m’a donné sur un morceau de papier pour demander plus d’explication ; je reste convaincue que c'est une grave injustice qui va vite être réparée. En mode Balkany, je crie au complot et bla bla bla... Je rejure sur la tête de ma mère marie antoinette que je n'ai pas été prévenue quand la voix du téléphone me dit que j'ai reçu un mail en date du  1er juin à 15h54 ; mail que je me dépêche de mettre à la corbeille en fermant les yeux pour ne pas mentir... Je ne l'ai pas lu...
Bref,






 

13 mai 2016

Elle est lui



C’est difficile d’être sincère avec les mots car ils font parler des pensées secrètes qui ne méritent d’être lues de personne même de mes propres mots. Comme beaucoup je me cache, je me mens, je fais semblant.
Mais là tout de suite, je veux en prendre le risque d’être moi parce que j’ai besoin que mes doigts expliquent, m’expliquent…
C’était ce matin… Elle est apparue devant moi et évidemment je l’ai trouvé charmante. Une belle personne.
Elle m’a posé cette question à laquelle je n’ai su répondre spontanément et parce qu’elle est toujours pressée, elle s’est cassée sans attendre ma réponse… C’est, arrivée trop loin de ma voix que j’ai pu sortir un son…  Surprise, elle est donc revenue pour me faire répéter ce qu’elle a vu cru entendre… Ma réponse l’a tellement étonnée qu’elle en a  d’abord souri puis rit d’un rire d’enfant  qui ne s’arrête plus, perdant presque l’équilibre qu’il a fallut qu’elle se raccroche au chambranle de ma porte… Moi comme une conne je la regardais se marrer… Et puis, nos regards se sont croisés, et ce fut pire… Son rire m’a foudroyé, mes yeux dans ses yeux m’ont bouleversé…Ses gestes, ses mains posées sur le battant de ma porte pendant qu’elle se marrait a affolé mon cœur…Quand ses yeux ont rencontrés les miens étonnés, j’aurai pu lui gueuler que je l’aimais encore…
Le temps s’est arrêté… mais vraiment arrêté…j’ai arrêté de respirer, j’ai arrêté de réfléchir… j’aurai tout fait pour que ce moment ne me laisse pas… Je n’ai rien pu faire, prisonnière de ce moment irréel. Son putain de sourire qui ne s’adressait qu’à moi ou peut être aussi au chambranle de la porte m’a étourdi. Son bras qu’elle a envoyé en l’air pour se recoiffer est retombée dans sa poche, j’ai laissé son rire spontané m’éclabousser et j’ai ri de mon rire débile à mon tour.
Je ne sais pas pas pourquoi elle m’a dit merci et puis est repartie me laissant complétement abrutie par le moment.
Je suis restée là avec mon reste de rire à écouter ses pas souriants, ses talons qui dansent puis plus rien…
Je ne suis donc pas guérie de lui… .


4 avr. 2016

Monsieur D.

9 :30

Je lui ai écrit. Parce que j’ai rêvé de lui cette nuit mais que je me suis réveillée avant de le revoir. Frustrée de ces non retrouvailles, encore endormie et perturbée par mon rêve, j’ai écrit un mail en demandant qu’il lui soit transmis ;

Aux aguets depuis, je surveille ma boite de messagerie comme si elle allait exploser à tout moment. J’ai peur et j’ai mal au ventre. Surtout j’ai 15 ans. Enfin 18 ans… l’âge que j’avais quand je l’ai rencontré.

Il est de mon passé celui que je ne peux, ni ne veux oublier. Une jolie parenthèse dans ses années de merde. Je l’aime comme un père, je l’aime comme Jean Ferrat. Je l’aime car lui a été là… Moi l’adolescente rebelle perchée sur mon radiateur à le regarder travailler, à l’agacer de mes convictions de jeune conne ; à lui expliquer la vie et le regardant travailler dans la sienne. Sans repère, sans père ni mère, sans personne dans cette maison pleine de filles comme moi, il a été mon guide plus que ces gens dont le métier était de faire ce qu’il a fait gratos pour moi. Nous avons une relation particulière, sans ambiguïté de ma part et de la sienne, curieuses pour les jaloux.

Je l’admirais. Marié, 2 filles, j’aurais voulu être la sienne.

Et puis, je suis partie du foyer ou il était le cuistot. Il nous faisait chaque jour à bouffer et au-delà de nourrir mon ventre il a rempli de nos discussions un vide intersidéral    Et puis, j’ai fermé la porte de ce passé-là. Ma pudeur aussi m’a empêchait de prendre des nouvelles, cet espèce d’orgueil à la con qui fait qu’on ose plus.


C’était y’a 20 ans. Je pense toujours à lui, tout le temps même. Je voudrai lui dire qu’il a été important pour moi, lui dire merci, lui dire que je l’aime comme je suppose on aime quelqu’un de sa famille. Il m’a aidé plus que ceux qui sont officiellement payés pour le faire..

Je suis descendue depuis longtemps de mon radiateur, la vie lui a donné raison ; j’ai perdu quelques uns de mes rêves, de mes illusions. Il m’avait prévenu. Je suis rentrée dans le rang, j’ai tricoté une famille, j’ai tourné le dos à certaines de mes convictions.

11 :28

Toujours aucunes news… : (

14 :23

Mon pc est un traitre ma boite de messagerie une connasse. Toujours rien. Je voudrai effacer de mon cerveau cette idée qu’il est peut-être mort et qu’on ne sait pas comment me le dire.


15h35



17 :23

Se souvient-il de moi au fait ?


En retard


Lundi, à peine déjà début septembre, rentrée des gosses même pas encore sèche, reprise du boulot déjà un lointain souvenir.

Je m’ennuie.

Pas techniquement, j’ai de quoi faire, mais je m’ennuie de ce que je suis devenue ou en train de devenir. Je ne sais même plus à quel temps m’employer.

J’ai très envie d’aller voir vers là bas ce que je trouve pas ici.

La bas, c’est peut être juste à coté, peut être plus loin, encore plus que ne porte mon retard.

Il est 3 heures moins le quart d’ennui, j’attends la récré, la sonnerie qui va me réveiller. J'ai mon âge  et déjà le sentiment d'être un peu périmée.
L'actualité me fait flipper, des choses que je ne peux plus ignorer, l'humain qui me déçois moi qui est toujours cru plus en lui qu'en dieu. L'homme est un loup pour l'homme et un sacré batard.
J’ai envie de vraiment me regarder en face, dans les yeux et de me dire ce que je ne me dit jamais, j’ai envie de me parler, et surtout j’ai envie de m’écouter.

Les enfants grandissent, l’homme vieillit et moi je cours de moins en moins vite. Ce qui n’est pas plus mal d’ailleurs. Courir pour qui ? vers quoi ?

28 déc. 2013

Juste une dernière danse

Juste une dernière danse,
dans le reflet de la boule à facette,
cette nuit ou rien n'existe,
nous au milieu des paillettes,

Enfin le toucher, te sentir,
sans rien dire,
respirer ta musique,
les yeux fermés
T'avoir à moi,

J'ai accepté ton invitation à danser
quand nos mains se sont enlacées,
tu m'as renversé
de toi

Ta main qui prends la mienne,
ma respiration qui meurs
ce parfum de toi dans moi
ma tête vide
mes yeux fermés
je t'ai respiré

oublier la vie, ma vie, cet instant est le notre,
je savais qu'ensuite je te perdais
la prochaine fois que tu me touches
je t'aime

je voulais que cette chanson ne s'arrête jamais,
je respirai l'odeur de ton cœur
qui ne m'appartiendrai jamais
j'ai fait semblant d'être à l'aise,
mais partout je tremblai
je t'ai dit que c'était la faute du champagne,
en fait c'est ton âme qui me frappais,
j'ia joué la grande, mais je me sentais si petite
dans tes bras
dans un accès de confiance j'ai touché ton dos, appuyé ma tête sur ton épaule
juste quelques secondes,
et parce que tu n'as bougé, j'ai continué

j'avais 15 ans,

j'ai tout coupé dans mon texte,
j'ai juste laissé l'évidence,

27 déc. 2013

Adieu l'enfance,



Elle va mourir, je l'ai appris hier.
Mon frère pleurait au téléphone quand il me l'a annoncé.
Je ne sais pas ce qui m'a le plus fait plus de peine.
D'être loin de lui et ne pouvoir le prendre dans mes bras.
De me sentir si impuissante.
D'âtre loin d'elle et ne pas pouvoir lui dire combien elle a été essentielle dans ma vie de gosse.
De me sentir peu importante.
Hier mon frère m'a dit en parlant d'elle que c'était ma première maman.
Je n'ai rien répondu car elle va mourir. C'est un peu compliqué.
La seule chose dont je suis certaine, c'est que j'ai mal au bide pour lui qui perds plus qu'un repère. Un remère si j'osais.
Mon petit frère est triste et moi je suis triste qu'il soit triste. Mon frangin, le M que j'M.

Je pense à lui, à nous, à notre enfance culbutée, à cette enfance qui nous enchaine l'un à l'autre pour toujours.
Ma première maman est en train de mourir...

Une nouvelle fois  je me retrouve coincée dans ce champs d'émotions que je ne maîtrise pas.
Toujours ce sentiment d'être illégitime même dans mes peines.
Ai je le droit de la pleurer une femme qui a été payée pour m'élever que j'ai follement aimé mais qui ne me l'a pas rendu.
Cette femme qui m'a torché, donné à manger, qui m'a tenu la main pour traverser. Celle aussi qui a cessé de m'aimer quand j'ai cessé d'être non imposable.

C'est comme ça, elle a été ma seule famille mais je ne fais pas partie de la sienne. Aujourd'hui j'ai pourtant le coeur gros de peine car je n'oublie pas sa main dans mes cheveux comme une mère doit le faire à sa fille. Je n'oublie pas ma tête posée sur ces genoux à regarder cette tv qu'elle ne pouvait entendre.
Je n'oublie pas sa main dans la mienne. Je n'oublie pas que chez elle a été chez moi pendant 7 ans. C'est beaucoup. C'est compliqué de n'être rien dans la vie des gens qui ont été quelque chose pour vous. C'est compliqué de se sentir étrangère dans son propre pays comme on dit. Aux yeux des siens, de ceux qui ont son sang, je ne suis qu'un fantôme, un souvenir, son travail, son job, son boulot.

Moi je m'en fous, je fais avec... mais lui, mon frère. Comment vas t'il faire ? Elle qui partage sa vie depuis l'age de 16 mois. Pourront-ils le considérer un peu ? ... même si c'est comme un fils maudit ; même si c'est comme un délinquant.... c'est le plus beau cadeau qu'ils pourront lui faire. Mais je n'y crois pas et cela me révolte.

A l'heure ou j'écris ces mots elle est à l'hôpital. Mon frère m'a dit qu'elle n'en sortira pas. Je ne sais pas tata la place que j'ai vraiment eu dans ton coeur. Celle que tu as dans la mienne est immense. Je t'aime.


édit du 16 août 2015

La fausse alerte a durė un petit peu. Ma tata est partie ce matin. J'ai peur pour mon frère.
Et puis cette coïncidence... Ce matin après des mois de silence, j envoie un texto a mon frère pour avoir des nouvelles. Il me rappelle 2 heures après pour m'annoncer la mauvaise nouvelle...