27 févr. 2011


Ce soir c'est encore difficile de penser à lui et me dire que définitivement je ne pourrai jamais plus le remercier.

Me dire qu'une fois de plus j'ai loupé toutes ses occasions qu'offre le quotidien pour le faire... Un coup de fil, une petite carte, des trucs à la con que ma pudeur, la peur de déranger, la peur d'être oubliée m'a fait me taire... Ce soir, il ne me reste plus que les yeux pour pleurer et je n'y arrive pas alors que je voudrais tellement l'embrasser, poser ma main sur son épaule, lui dire que la sienne a été d'un réconfort immense... Il est trop tard, je me sens conne.... Je me sens sale de mon manque de reconnaissance... Et pourtant j'ai pensé tellement à lui, à elle, à eux.  Souvent et beaucoup. Je n'ai pas de mérite, c'est tellement facile de se souvenir de leurs générosités, facile de rouvrir ses malles de souvenirs. Je n'ai même pas besoin de fermer les yeux, je me souviens de tout. C'est à coté d'eux que je me suis rendue compte que je valais un peu quelque chose, en tous cas à leurs yeux. Ils ont transformés mon destin j'en suis sure et ce n'est pas que des mots... Au delà du gîte et du couvert, ils ont fortifié et consolidé ma putain de colonne vertébrale. Parce que quand l'assistante sociale m'a déposé chez eux à 17 ans j'étais plus que bancale... Ma valise était plus lourde que moi et je ne croyais plus en grand chose.


Je me souviens de ma première impression quand je suis arrivée chez eux. Totalement paniquée par  le chien qui voulais me bouffer, par cette femme si accueillante mais inconnue, par lui si impressionnant physiquement et vocalement... J'ai eu si peur que si on m'avait laissé le choix je serai repartie aussitôt. Mais on ne m'a pas laissé le choix évidemment... Je devais vivre dans cette famille quelques mois, jusqu'à ma majorité, c'était le deal.
Je ne suis pas restée longtemps sur ma réserve,  ils ont su me mettre en confiance en me faisant confiance... J'ai vite compris qu'ils ne me voulaient pas de mal... Ce n'était pas ma première famille d'accueil mais eux plus que leur porte -ce qui étais déjà énorme- ils ont ouverts le reste...  Pour la première fois je n'avais plus peur entourés d'eux, de leurs enfants, de leur quotidien... Ils m'ont présentés chaque membre de leurs familles comme ils présentaient un nouveau né alors que le contrat ne l'obligeais pas ! Je ne me suis jamais senti une pièce rapportée, une étrangère... Jamais de trop parce qu'ils n'ont pas laissé le choix. Ils arrivaient avec moi et basta ! (au passage, grosse tendresse pour toutes ses personnes, qui n'ont aps leur choix d'ouvrir leurs portes.)
Je ne les ai jamais tutoyés, c'était pour moi une très grande preuve de respect.
Je suis arrivée chez eux abimée par des années difficile... Chez eux j'ai pris 10 kg, c'était des kilos de bonheur ! J'aimais leur compagnie... j'aimais les accompagner tous les samedis rendre visite à leur famille...On prenait la fourgonnette... J'aimais ces moments de complicité, de confidences à l'aller et aux retours.Le dimanche rebelotte pour aller au marché... Des moments à la cons, sans doute corvés pour beaucoup d'enfant à commencer pour les miens mais moi je me régalais. Je ne suis resté que 8 mois cela peut paraître peu, c'est énorme. Suffisamment pour être gravé a jamais dans ma mémoire. Quand j'ai du partir, j'ai pleuré toute les larmes de mon corps et je crois qu' ils ont eu de la peine aussi . J'étais si bien merde. J'en ai voulu aux services sociaux qui ne m'ont jamais écoutés comme il fallait. Je me suis retrouvé en foyer, à nouveau perdue, abandonnée mais avec ce petit quelque chose qui ne m'a pas quitté... le sentiment d'avoir été aimée.
Ce soir sur mon balcon, la clope au bec j'ai fait ce que je n'ai jamais fait avant... j'ai joint mes mains, fermés les yeux et je me suis adressée à toi. Je ne sais pas si tu m'as entendu, je ne le saurai jamais. Mais cela m'a fait du bien de te parler. 

25 févr. 2011

merci et adieu

Un jour tu m'as ouvert ta porte,
tu m'as ouvert ton coeur,
tu m'a acceuillie,
moi la chienne sans collier,
tu as mis des certitudes sur mon coeur,
celles que je t'aimerai toujours,
bien sur je ne te l'ai jamais dit,
bien sur j'ai laissé le temps filer,
mais je te le jure, j'ai pensé à toi souvent, si souvent,
à hésiter de donner ton prénom à mon fils,
celui de ta femme à ma fille,
je ne l'ai pas fait pour  ne pas froisser ma vraie famille,
car je ne suis rien pour toi,
rien,
mais toi tu étais tellement,
derrière tes mains rugueuses,
derrière ton coeur fier,
ton regard orgueilleux,
tu m'as considéré,
conseillé,
tu m'as grondé, tu m'as félicité,
comme un  père l''aurait fait avec sa fille,
j'ai passé 8 mois prêt de toi, prêt de vous,
j'ai eu cette chance de vous regarder vivre, de vous regarder tout court,
vous, ma famille d'acceuil,
aujourd'hui j'apprends que je ne te reverrais plus, c'est fini
que ma fainéantise, ma pudeur, m'empêcheront à jamais de te dire de vive voix merci
merci de t'avoir rencontré,
merci pour ses souvenirs,
merci pour ta vie dans la mienne,
il est trop tard,
toujours trop tard
pour dire je t'aime
je t'aime pourtant !
oui je t'aime,

11 févr. 2011

Vacances

Aujourd'hui, pour les miens et beaucoup d'autre, c'est le dernier jour de la nécole… ce soir, à eux les 2 mois de vacances estivaux… “Youpi” pour eux, “fais chier” pour nous parents qui ne savont toujours pas à l'heure ou je vous parle écris ce que je vais faire de ma progéniture ! Une semaine à droite, une semaine à gauche, peut être une autre en diagonale, en poussant un peu par ci par là, ça devrait le faire ! De la faute à notre famille sans familles, pas de papy mamy pour faire des galipettes dans l'herbe de la maison familiale… C'est comme ça et c'est pas très grave ! Au pire, il reste le plan C comme centre de loisirs sauf que ça me coute quelques dollars que je préfèrerai injecter dans mon budget vacances…

Ce dernier jour d'école c'est aussi de l'émotion pour moi… Un de mes enfants rentre en CP à la rentrée et l'autre au collège…”allo docteur, j'v'nez m'chercher, j'fais un malaise”…
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J'ai beau me retourner et me reretourner et me rereretourner et me rerereretourner (ouaip, ok j'arrête !) je ne vois pas l'ombre des années passées qui me suit… Je n'ai rien vu, mon bébé est devenu un enfant et mon enfant un pré ado… Alors oui, ce matin, en entendant le clap de la porte de l'école mater' se refermer derrière moi, j'ai serré les poings c'est vrai… pour retenir ces morceaux de larmes au coin des yeux !


Pour remercier l'équipe, et au delà des petits cadeaux symboliques (enfin un bracelet agatha quand même pour maitresse chérie) de fin d'année, j'ai affublé l'enfant du tee shirt de la maternelle et au dos nous avons écris à 4 mains en gros, gras et rouge “merci à tous”… Je ne sais pas si ça va toucher l'équipe de lire ce petit mot, moi j'ai été ému de le faire… et je suis partie très vite avant que quelqu'un s'en rende compte…

Adieu l'enfance,

Quoi ? Y'a problème que je profite du presque premier jour des vacances d'été par un billet écris pour les v vacances d'été ?



Actu chaude > Moubarak a quitté Le Caire avec sa famille [Le Point]

9 févr. 2011

Hey ho hey ho

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Ici c'est mon antre, ma cachette secrête, personne ne connais l'existence de cette grotte ou je balance un peu maladroitement des mots de travioles. Ni blog de mode, ni  blog de bouffe,  ni blog déco, je putine gratos, je pique ici et là, je renifle, je goûte et parfois je décline.
Aujourd'hui tout va bien mais mal ! Bourgeoise de la vie, pas de raisons de me plaindre, enfants en pleine forme, week-end qui s'annonce disneylandesque, pamari qui me gâte, boulot inintéressant mais boulot... Bref la vie révée pour personne mais quand même bon plan agréable, reposant, équilibré, stable..
Et bah malgré ça, malgré une parition plutôt bien écrite, je n'arrive pas à jouer... Y'a l'accordéon qui suit pas et l'accordéon c'est mon boulot ! Je devrai me taire, toutes les conditions sont réunies pour faire des heureux mais laisser mes yeux regarder certaines dérives m'abime l'iris... j'en suis presque à l'écoeurement... et ça, ça ne me va pas du tout ! Je suis plutôt d'humeur joyeuse normalement, ils me transforment en machine à faire la gueule, j'en perds mon sens de l'humour... Quand je suis arrivée ici, une professionnelle de longue date m'a prévenue... "t'es encore jeune ici, tu souris, bientôt tu ne pourras plus !" J'la croyais pas, affirmée à l'époque que je resterai fraiche ! Mes couilles oui ! J'ai plus de jus, plus rien qui coule dans mes veines professonnelles, m'ont vidés de leur aigreur, leurs contracdictions, leurs lachetés, beurkkkkkkkkkkkk !
M'enfin, je compense en révant !

Et là tout de suite je rêve devant le dernier film d'animation Chanel absolumment pas omantico pour un euro !



Actu chaude : Toujours sans nouvelles des jumelles disparues... :(

1 févr. 2011

Bons bonbons !

Quand j'étais petite, que je mesurais la taille de mes jambes d'aujourd'hui , il y a un moment que j'attendais et adorais quand j'allais rendre visite à ma grand mère… c'était, une fois le barrage de ces bisoux baveux ventouseux sur mes joues léchées, fuir jusqu'à sa chambre, me poster devant son énorme armoire normande, et retrouver parmi son fatras la bonbonne à bonbon qui attendait ma visite… Trop haute pour mes bras mais pas pour mes deux yeux qui avait pris l'habitude de la détecter d'un regard, j'attendais que ma mamie me rejoigne, me comprenne et attrape ce fabuleux ventre en verre qui contenait des milliers de gourmandises…Parce qu'elle aimait le suspens ma mamie, elle me faisait toujours la bonne blague de la bonbonne qui s'ouvre pas et s'amusait de mon impatience, de ma fébrilité !


Quand enfin elle décidait qu'elle avait assez joué avec mes nerfs, elle me tendait la boite de pandore et me demandais de choisir UN bonbon… un seul et unique bonbon… Moi, je savais avant d'arriver dans sa chambre, avant même de franchir sa porte même, celui qui me ferait plaisir… J'avais eu tout le trajet pour y réfléchir… je savais l'élu qui glisserait sous mon palais… mais ma grand mère, là, devant moi, la boite de bonbec dans ses mains, exitée par le moment et par le choix qui s'ouvrait à moi parmi tout ses papiers collants colorés j'oubliais celui qui me faisait vraiment envie… il me fallait un nouveau temps de réflexion… J'en prenais plusieurs que j'étalais sur son lit, je les comparais… essayant de découvrir leurs secrets sous le papier froissé… Ma grand mère, d'abord conciliante, s'impatientait et me demandait de me vite me décider avant que “ça va être trop tard”… J'en tremblais presque, il ne fallait pas que je me gourre, le choix était important… la peur de choisir le bonbon sans goût, sans saveur… et devoir attendre ma prochaine visite… hhhaaaa,

Pourquoi j'écris ça ce soir ? Pourquoi je pense à cette bonbonnière très exactement ? Parce qu'en pianotant sur internet, je suis retombée sur des clips de A-ha et appris qu'ils s'étaient séparés dernièrement !  ouaip'… Le rapport ? Aucun, je vous l'accorde ! Et pourtant ! Au delà de la surprise d'apprendre que le groupe existait toujours, j'ai eu l'impression en allant revisionner leur clips de rouvrir la bonbonne de ma mamie et de retomber sur mon bonbec préféré ! Ca rajeunit pas et ça met une claque ! Une claque d'enfance dans la gueule de mes trente ans bien consommés !

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