Ce soir c'est encore difficile de penser à lui et me dire que définitivement je ne pourrai jamais plus le remercier.
Me dire qu'une fois de plus j'ai loupé toutes ses occasions qu'offre le quotidien pour le faire... Un coup de fil, une petite carte, des trucs à la con que ma pudeur, la peur de déranger, la peur d'être oubliée m'a fait me taire... Ce soir, il ne me reste plus que les yeux pour pleurer et je n'y arrive pas alors que je voudrais tellement l'embrasser, poser ma main sur son épaule, lui dire que la sienne a été d'un réconfort immense... Il est trop tard, je me sens conne.... Je me sens sale de mon manque de reconnaissance... Et pourtant j'ai pensé tellement à lui, à elle, à eux. Souvent et beaucoup. Je n'ai pas de mérite, c'est tellement facile de se souvenir de leurs générosités, facile de rouvrir ses malles de souvenirs. Je n'ai même pas besoin de fermer les yeux, je me souviens de tout. C'est à coté d'eux que je me suis rendue compte que je valais un peu quelque chose, en tous cas à leurs yeux. Ils ont transformés mon destin j'en suis sure et ce n'est pas que des mots... Au delà du gîte et du couvert, ils ont fortifié et consolidé ma putain de colonne vertébrale. Parce que quand l'assistante sociale m'a déposé chez eux à 17 ans j'étais plus que bancale... Ma valise était plus lourde que moi et je ne croyais plus en grand chose.
Je me souviens de ma première impression quand je suis arrivée chez eux. Totalement paniquée par le chien qui voulais me bouffer, par cette femme si accueillante mais inconnue, par lui si impressionnant physiquement et vocalement... J'ai eu si peur que si on m'avait laissé le choix je serai repartie aussitôt. Mais on ne m'a pas laissé le choix évidemment... Je devais vivre dans cette famille quelques mois, jusqu'à ma majorité, c'était le deal.
Je ne suis pas restée longtemps sur ma réserve, ils ont su me mettre en confiance en me faisant confiance... J'ai vite compris qu'ils ne me voulaient pas de mal... Ce n'était pas ma première famille d'accueil mais eux plus que leur porte -ce qui étais déjà énorme- ils ont ouverts le reste... Pour la première fois je n'avais plus peur entourés d'eux, de leurs enfants, de leur quotidien... Ils m'ont présentés chaque membre de leurs familles comme ils présentaient un nouveau né alors que le contrat ne l'obligeais pas ! Je ne me suis jamais senti une pièce rapportée, une étrangère... Jamais de trop parce qu'ils n'ont pas laissé le choix. Ils arrivaient avec moi et basta ! (au passage, grosse tendresse pour toutes ses personnes, qui n'ont aps leur choix d'ouvrir leurs portes.)
Je ne les ai jamais tutoyés, c'était pour moi une très grande preuve de respect.
Je suis arrivée chez eux abimée par des années difficile... Chez eux j'ai pris 10 kg, c'était des kilos de bonheur ! J'aimais leur compagnie... j'aimais les accompagner tous les samedis rendre visite à leur famille...On prenait la fourgonnette... J'aimais ces moments de complicité, de confidences à l'aller et aux retours.Le dimanche rebelotte pour aller au marché... Des moments à la cons, sans doute corvés pour beaucoup d'enfant à commencer pour les miens mais moi je me régalais. Je ne suis resté que 8 mois cela peut paraître peu, c'est énorme. Suffisamment pour être gravé a jamais dans ma mémoire. Quand j'ai du partir, j'ai pleuré toute les larmes de mon corps et je crois qu' ils ont eu de la peine aussi . J'étais si bien merde. J'en ai voulu aux services sociaux qui ne m'ont jamais écoutés comme il fallait. Je me suis retrouvé en foyer, à nouveau perdue, abandonnée mais avec ce petit quelque chose qui ne m'a pas quitté... le sentiment d'avoir été aimée.
Ce soir sur mon balcon, la clope au bec j'ai fait ce que je n'ai jamais fait avant... j'ai joint mes mains, fermés les yeux et je me suis adressée à toi. Je ne sais pas si tu m'as entendu, je ne le saurai jamais. Mais cela m'a fait du bien de te parler.
Je ne suis pas restée longtemps sur ma réserve, ils ont su me mettre en confiance en me faisant confiance... J'ai vite compris qu'ils ne me voulaient pas de mal... Ce n'était pas ma première famille d'accueil mais eux plus que leur porte -ce qui étais déjà énorme- ils ont ouverts le reste... Pour la première fois je n'avais plus peur entourés d'eux, de leurs enfants, de leur quotidien... Ils m'ont présentés chaque membre de leurs familles comme ils présentaient un nouveau né alors que le contrat ne l'obligeais pas ! Je ne me suis jamais senti une pièce rapportée, une étrangère... Jamais de trop parce qu'ils n'ont pas laissé le choix. Ils arrivaient avec moi et basta ! (au passage, grosse tendresse pour toutes ses personnes, qui n'ont aps leur choix d'ouvrir leurs portes.)
Je ne les ai jamais tutoyés, c'était pour moi une très grande preuve de respect.
Je suis arrivée chez eux abimée par des années difficile... Chez eux j'ai pris 10 kg, c'était des kilos de bonheur ! J'aimais leur compagnie... j'aimais les accompagner tous les samedis rendre visite à leur famille...On prenait la fourgonnette... J'aimais ces moments de complicité, de confidences à l'aller et aux retours.Le dimanche rebelotte pour aller au marché... Des moments à la cons, sans doute corvés pour beaucoup d'enfant à commencer pour les miens mais moi je me régalais. Je ne suis resté que 8 mois cela peut paraître peu, c'est énorme. Suffisamment pour être gravé a jamais dans ma mémoire. Quand j'ai du partir, j'ai pleuré toute les larmes de mon corps et je crois qu' ils ont eu de la peine aussi . J'étais si bien merde. J'en ai voulu aux services sociaux qui ne m'ont jamais écoutés comme il fallait. Je me suis retrouvé en foyer, à nouveau perdue, abandonnée mais avec ce petit quelque chose qui ne m'a pas quitté... le sentiment d'avoir été aimée.
Ce soir sur mon balcon, la clope au bec j'ai fait ce que je n'ai jamais fait avant... j'ai joint mes mains, fermés les yeux et je me suis adressée à toi. Je ne sais pas si tu m'as entendu, je ne le saurai jamais. Mais cela m'a fait du bien de te parler.