30 janv. 2013

Matin enclume

Je voudrais qu’il soit là prêt de moi,
Qu’il me console,
Qu’il me dise des choses à lui
Lui parler de moi aussi

Je voudrai qu’il me prenne dans ses bras,
Que l’on rigole,
Des choses graves de la vie,
Des choses futiles aussi

Il me manque
Il me manque tellement
Encore plus encore,
de plus en plus fort

Sa voix, son cœur, ses gestes
Tout est encore là
Ses souvenirs qu’il me reste
Sont encore là

J’ai le cœur lourd, le cœur en fonte
J’ai les larmes en attente...  qui montent !

4 janv. 2013

Classe mannequin

De notre première rencontre, je remarque juste qu'il porte une kippa. Il est de dos. Petit, cheveux blancs, les yeux bleus mais je ne le sais pas encore, il est comme je viens de l'écrire de dos. Je l'entends parler tout seul, je trouve cela bizarre. Je me dis qu'il doit prier... ce qui n'est ni l'endroit, ni le moment je trouve mais bon...

Une jeune fille m'accueill et s'occupe de moi, de la paperasse. Puis on me demande d'attendre ce que je fais.
Dehors il fait nuit et froid. C'est l'hiver. Mon homme m'accompagne. Il est là comme un doudou que je touche, un porte bonheur. Je n'arrive plus à parler, j'ai la peur au ventre...
Dans cette attente interminable, j'essaie de m'occuper mais en fait je pense, je réfléchis comme je le fais depuis 24 heures. Enfermée dans ma grotte, je suis devenue silencieuse, muette.

Une nouvelle jeune fille, un nouveau visage... Elle m'appelle, elle sait que j'ai peur, je lui dit tout de suite. A moitié à poil elle tente de me mettre à l'aise, de me rassurer... je l'écoute à peine, j'ai peur. Elle me dit ce que je dois faire, elle me tourne, elle me lève les bras... J'ai peur... Elle propose de m'allonger pour reprendre mes esprits quand je lui dis que mes jambes flanches... Elle voudrait me dire de ne pas m'inquiéter mais elle ne le peut pas... elle est là pour prendre ces putains de clichés...  Clic clac c'est dans la boite. Elle ne peut rien me dire, ce n'est pas son taf... faut que je vois le monsieur à la kippa. Forcément, ça rajoute à mon stress, à ma peur... C'est forcément grave !
Je dois à nouveau patienter donc... c'est pire que la première fois. Je m'allonge sur mon homme tellement je sens que je vais défaillir. Des nouvelles personnes arrivent avec leurs stress, leurs visages tendus, nous ne sommes plus seuls. Il a y une ambiance pesante, personne ne se souhaite une bonne année malgré la date. Moi j'voudrais m'endormir immédiatement et me réveiller au printemps.
On m'appelle.
Décharge d'adrénaline.
Le monsieur à la kippa me reçoit debout. Je le dépasse. C'est là que je remarque ses yeux clairs, son regard si doux derrière ses lunettes. Un très bel homme... Pas expressif il me demande pourquoi je suis là. Je ne sais même plus, j'ai peur.
Je tente des "toux persistante" "mauvaise analyse sanguine" mais j'arrive pas à détailler.
Il prononce la phrase que je redoute, celle qui va faire me basculer. Elle ne vient pas. "rien d'anormal, tout va bien".
Aussitôt mes jambes me lachent. Mes jambes et mes yeux. Je me plie en deux, mes mains chopent mes genoux et les larmes coulent. Le monsieur d'une voix douce me rassure, demande à voir mes analyses quand j'arrive à lui expliquer. Il me confirme que tout va bien. Je le sens bienveillant. Il me dit qu'il se dépeche de dicter son compte rendu et qu'il me laisse repartir. C'est donc ce qu'il faisait quand je suis arrivée... il n'était pas en pleine séance de prière, il concluait et peut être j'espère qu'il avait les mêmes mots que ceux qu'ils m'a offerts... Je le souhaite aux personne d'avant, à celles d'après.

J'ai eu peur, très très peur.
Aujourd'hui j'ai fait une radio des poumons.






1 janv. 2013

Enfin ou encore un petit moment magique, simple, ensoleillé, tranquille...
Rien de prévu today, je me suis levée à l'heure que mon réveil a voulu...
En vrai, moi ça fait longtemps que je suis debout, moins longtemps que ma fille qui a du se lever aux aurores encore une fois mais bon... Je préfère ignorer ses cernes et ne pas lui demander l'heure exacte pour ne pas lui répéter une fois de plus "faut pas que tu lèves si tôt chérie"... Ce genre de phrase ne sert à rien...



Je suis donc seule avec ma fille pour le moment mais nous ne nous parlons pas... Je la regarde, elle ne me regarde pas...  J'attends que MON fils se réveille... Plusieurs fois, je vérifie qu'il respire encore... J'aime le regarder dormir... J'aime le regarder tout court...
J'ai beau faire plusieurs aller/retour salon/chambredemonfils, rien n'y fait... J'attends mon retardataire... J'attends le petit bruit qui me signale son réveil... que je puisse me précipiter avant que ses pieds atterrissent sur le sol, le choper en plein vol... que notre regard se croise, que ses bras se tendent vers moi, qu'il m'attrape, qu'il enfourne sa tête dans mon cou, ses jambes autour de moi qui touchent presque terre maintenant qu'il est si grand... j'adore... c'est sur des moments comme ça que je me dis que je suis juste la femme la plus heureuse du monde... quand sa tête se pose sur mon épaule et qu'il redevient le p'tit bébé à sa maman... J'aime son insolente confiance, je peux le dire ici, il m'aime plus que tout, et nous sommes très peu à savoir son secret le plus intime qui commence par té et fini par tine...
Il est pas levé depuis 5 minutes que je le bombarde de photo... je veux pouvoir le regarder encore et encore dans 20 ans... je veux me rappeler comment mon coeur bondissait à chaque fois qu'il se posait dans mes bras...

Bref, j'aime bien les petits matins ou je suis entourée de mes enfants embués encore de leurs rêves de la nuit... quand nous sommes tous dans cette bulle collective ET individuelle...

Happy new 2013




Je laisse tout tomber avant de commencer,
j'avoue c'est ce que je fais de mieux,
je suis une lâche courageuse,
Je suis celle qui courre la plus vite,
faute d'endurance,
personne ne peut me battre
la ligne blanche je la connais,
elle est ma meilleure amie,

Je ne vous regarde pas dans les yeux,
car je sais que tu peux me lire,
T'écrire c'est ce que je fais de mieux,
mais jamais pour te le dire...
Je te parlerai de futile, de talons, de paillettes
pour cacher le bruit des mitraillettes

Non je ne vous regarde pas dans les yeux
car tu pourrais savoir,
sans faire le curieux
tu devineras...
Ce que je ne dis à personne,
Ce que je donne,

Je ne te parlerai pas d'elle,
de sa gueule abîmée,
de son coeur écorché,
qui saigne encore beaucoup,
souvent le soir, souvent tard...
quand les autres dorment...


Ah et bonne année !